Catégorie :
« Orchestration »

“Dans l’Atelier du Compositeur” & “Sculpteur de Notes”

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La notation des nuances est toujours sujette à des malentendus !

D’abord il y a ceux qui n’en mettent aucune, nous n’en parlerons pas, c’est tout simplement intolérable pour les instrumentistes.

Il y a ceux qui en mettent quelques-unes, de façon très imprécise, bien souvent les crescendos/diminuendos et les nuances ponctuelles elles-mêmes sont placées sur la partition avec une précision digne du flou artistique le plus flou qui soit (à défaut d’être artistique), on ne sait vraiment ni où ça commence, ni où ça finit, s’il s’agit de négligence, ou de mauvaise copie, mais c’est déjà mieux.

Et il ...

En orchestration, l’efficacité prime souvent sur l’originalité, en tout cas chez la plupart des orchestrateurs “communs”.

Il est pourtant souvent encore plus efficace de prendre le contre-pied de la tradition, en détournant les instruments de leur utilisation habituelle, ou en les poussant au-delà de leurs limites. Et je n’entends pas par là écrire des effets — je reste ici dans l’orchestration classique.

Pour vous donner une idée de ce dont je parle, quelques exemples :

Dans l’orchestration des Tableaux d’une Exposition de Modeste Moussorgski, Maurice Ravel confie la ligne mélodique à un tuba...

Depuis le temps que j’en parlais, je prends enfin le temps de rédiger un article sur la 3è Symphonie de Gustav Mahler !

Cette symphonie, la plus longue de son auteur (près d’une heure trois quarts !), rebute parfois de par ses proportions. Pourtant, se pencher sur cette partition apporte assurément une découverte de la richesse musicale et orchestrationnelle de Mahler, tout autant qu’une émotion très intense. Bien que Mahler ne livre pas de programme particulier avec cette Symphonie, il s’agit d’une évocation de la Création. À l’origine, un septième mouvement devait conclure la Symphonie, mais...

Un très court article aujourd’hui, pour vous faire partager un petit exemple de texturisation, tiré de La Mer de Claude Debussy.

Commencez par télécharger la partition de La Mer sur IMSLP.

Au début du troisième et dernier mouvement, 9 mesures avant le chiffre 44, les bassons jouent des accords en soufflets. Debussy aurait pu s’en contenter, mais les texturise en leur donnant du mouvement intérieur en employant des violoncelles et contrebasses en triolets détachés, répétant les notes en soufflets.

Rien de compliqué, mais une redoutable efficacité, un relief musical accru à ces parties de basso...

Dans cet article, nous allons parler de la gestion de la difficulté des parties instrumentales dans une orchestration.

Tout d’abord, et quitte à être à contre-courant de ce que certains compositeurs et orchestrateurs pensent et prônent, je souhaiterais vous avertir du danger d’écrire des parties instrumentales faciles à tout prix. Je parle ici en tant que violoncelliste d’orchestre, des parties trop faciles, des ploum-ploums, ou un concentré de tenues interminables, sont un moyen très sûr d’ennuyer les instrumentistes, de les désinvestir de la musique que vous leur proposez, et de les pousser ...

L’une des compétences importantes de tout orchestrateur, est de savoir donner du relief à son orchestration, sans pour autant se départir de la clarté globale de l’écoute.

L’autre jour, nous avons analysé de près comment Mahler s’y prenait dans un court extrait du premier des Kindertotenlieder. Aujourd’hui, je vais tenter d’expliquer certains concepts, au travers de l’analyse d’un extrait de ma Suite “Nosferatu”.

L’Analyse

Regardons d’abord l’extrait dans la version originale pour 8 violoncelles, 3 claviers, et 2 percussionnistes :

► Thème de Nosferatu (version originale) ◄

Écoutons l’enregist...

Aujourd’hui, une histoire de définition. Mettons au clair la différence entre “instrumentation” et “orchestration”, car les deux termes, souvent confondus, ne sont pourtant pas interchangeables !

Le mieux, si vous avez cet excellent ouvrage, est d’ouvrir le livre Ravel, Souvenirs de Manuel Rosenthal, recueillis par Marcel Marnat, publié chez Hazan, à la page 77. Manuel Rosenthal y raconte comment Maurice Ravel, au détour d’une remarque, lui a fait comprendre la différence, parfois subtile, mais essentielle, entre ces deux termes. En somme pour Maurice Ravel, orchestrer c’est tromper l’auditeur...

L’autre jour, en réécoutant les Kindertotenlieder de Gustav Mahler, je suis tombé sur une petite merveille d’orchestration, que je souhaite partager avec vous.

L’extrait en question se situe dans le n°1, les cinq premières mesures du chiffre 8. Ouvrez la partition, et sortez l’enregistrement. (Si vous n’avez pas la partition au format papier, vous la trouverez sur la Petrucci Music Library [IMSLP] en PDF)

Pour vous permettre d’apprécier vous-même l’harmonie et la beauté de ce passage, je vous en propose une réduction pour piano, à des fins strictement éducatives.

D’abord, traduisons l’indicati...