Ce qui m’énerve avec Finale !

Blog “Dans l’Atelier du Compositeur” & “Sculpteur de Notes”

Ce qui m’énerve avec Finale !

Finale est un logiciel de notation relativement puissant pour la copie musicale, mais dès que l’on sort de la musique basique, pour peu d’en attendre un résultat de bonne qualité, tout un tas d’imperfections voire de défauts viennent perturber le travail.

J’avais déjà parlé dans ces colonnes de mon processus de copie musicale sous Finale. Aujourd’hui, je vais vous parler de tout ce qui m’énerve avec ce logiciel.

Et c’est parti ! Parmi celles qui m’énervent le plus :

Agacement

► L’espacement est plus qu’imparfait : Finale ne devrait laisser de la place pour les altérations QUE s’il n’y a pas la place de les caser. Bizarrement, dans des partitions avec de nombreuses portées, il arrive que Finale ne laisse pas assez de place, ce qui résulte en une collision entre des altérations et la note qui précède. De manière générale, encore plus quand il y a du chant avec des paroles, j’aimerais que Finale distorde moins le rythme visuellement. De ce côté, Finale semble très rigide et mathématique avec ses algorithmes d’espacement.

► Il n’y a pas de compensation optique pour les situations (dans les partitions à une seule portée ou pour le piano) où une note avec une queue vers le bas suit une note avec une queue vers le haut et vice-versa. Finale calcule l’espacement en fonction de la position des têtes de note, alors que dans ce cas, il conviendrait d’être plus souple pour ajuster l’illusion qui donne l’impression que les deux notes sont respectivement plus proches et plus éloignées que la normale. Dans un passage avec un rythme régulier, cette déformation illusoire est particulièrement pénible à lire. Il en va de même dans les passages cross-staff où cette absence de compensation optique est catastrophique et requiert un ajustement manuel.

► Les ligatures par-dessus les barres de mesure nécessitent de passer par un plug-in : “Patterson Beams/Beam Over Barlines”. À un saut de page cela devient compliqué d’ajuster comme on le veut. À l’édition des parties séparées cela devient très pénible, car les sauts de pages ne coïncident pas avec les sauts de ligne. Sans compter que pour ré-éditer ou pour les mesures enchevêtrées avec des ligatures compliquées sur plusieurs voix, cela devient très très pénible et compliqué à gérer (j’ai eu le cas récemment…). Car la fonctionnialité “enlever” du plug-in fonctionne généralement bien, pour les situations simples… mais pour les autres… Par ailleurs il faut noter que pour éditer ou ajouter des expressions ou des articulations, il faut les placer AVANT d’appliquer le plug-in, sinon, l’ancrage ne fonctionne plus, bidouille du plug-in oblige !

► Les accords avec une tête de note déplacée, dans les lignes supplémentaires, laissent apparaître des lignes supplémentaires qui n’ont à mes yeux pas la bonne dimension. Et impossible à ma connaissance de changer juste la longueur de la partie en suspension au dessus ou en dessous d’une autre note.

► Toujours dans les lignes supplémentaires, alors qu’il y a un outil spécial pour modifier presque tout élément de notation, il n’y a pas d’outil spécial pour retoucher leur longueur au cas par cas !

► Il n’y a pas de possibilité de créer une liaison Smart Shape spéciale : seule les slurs ordinaires ou pointillés sont disponibles. Même pas de liaison en points. Par ailleurs, il n’est pas possible de créer des hairpins Smart Shapes avec un petit rond à l’extrémité fermée, pour indiquer al niente/dal niente : il faut recourir à des bidouilles, alors qu’il pourraient offrir la possibilité de personnaliser les liaisons de phrasé et les soufflets au même titre que les lignes spéciales.

► Il y a un bug d’affichage dans les soufflets Smart Shape. À 200%, 400% et au-delà, bien des soufflets commencent avant la poignée du côté fermé du soufflet. Moi qui travaille quasi-exclusivement à ces pourcentages élevés dans les partitions d’orchestre, je dois en tenir compte pour l’alignement, car à l’impression et à l’affichage à 100%, le soufflet ne commence qu’à la poignet. Toutefois, dans certains cas aléatoires, les soufflets sont très pointus, très fins et très effilés à leur extrémité fermée, alors que dans la plupart des cas, ils sont plus solides. Une incohérence de comportement, donc, qui est extrêmement pénible quand, comme moi, on ne laisse rien au hasard : un soufflet commence à un endroit précis et termine à un endroit précis. Mesdames/Messieurs les compositeurs, merci d’être précis aussi sur vos partitions, pas de flou artistique s’il vous plaît ! C’est pénible aussi bien pour le copiste que pour les interprètes.

► La fonction “align vertically/horizontally” des Smart Shapes ne fonctionne pas toujours de façon précise. Il y a un bug (qui existe aussi dans le copié-collé) lorsqu’un soufflet ou une ligne personnalisée ou d’octaviation commence ou termine à peine au début d’une mesure.

► Je travaille en centimètres, et dans Finale, les nombres sont toujours déformés. Les nombres sont stockés avec un type inapproprié, car jamais je ne peux entrer une valeur dans une boîte de dialogue et la retrouver telle quelle. Par exemple, j’entre “0,5” et en ré-ouvrant la boîte de dialogue je retrouve “0,05292”… De fait, toutes les valeurs ne sont pas accessibles, puisqu’impossible d’avoir “0,5”, il passe quasiment à “0,93” ! Ces sauts sont parfois très énervant dans les situations requérant une grande précision.

► Sans doute une continuation du problème précédent : lorsque je déplace une altération avec l’outil altération de la palette d’outils spéciaux en utilisant les touches flèche gauche/flèche droite de mon clavier pour être précis, selon la page et l’emplacement, deux appuis sur la touche vont produire soit aucun changement soit un saut, soit un déplacement continu. Autrement dit : à un endroit, je vais appuyer trois fois sur la touche flèche droite et obtenir un déplacement qui me convient, mais à un autre endroit pour la même situation, appuyer trois fois sur la touche flèche droite éloignera trop ou pas assez l’altération !

► J’ai programmé un grand nombre de scripts avec FinaleScript. Malheureusement, FinaleScript ne fonctionne pas dans l’édition des parties séparées liées. Résultat : la plupart du temps, je procède à leur extraction, car je ne peux pas me permettre de perdre du temps à aller fouiller dans les menus pour trouver les options dont j’ai besoin. Le travail sur une partition d’orchestre exige d’optimiser le temps, pas question de perdre 1 minute par-ci, 30 secondes par-là, ce qui finirait par se chiffrer en heures sur un projet.

► La boîte de texte et le Shape Designer sont tout droit sortis d’un autre âge…

Les BUGS ! Énervement

► Il y a un bug dans l’édition des bookmarks, qui n’affichent pas forcément le bookmark sélectionné dans la liste : entre l’affichage dans la liste et le contenu du marque-page en question, il semble que l’ordre ne soit pas le même, d’où tâtonnements pour éditer le bon…

► Il y a un bug très grave qui passe au mixeur les lyrics. Je n’ai pas pu identifier comment il se produit, mais il s’est produit de nombreuses fois, alors que je travaillais sur une partition de 200 pages…

► Parfois, la liste undo/redo devient n’importe quoi, et d’ailleurs un clic sur undo/redo ne produit plus d’effet. Il faut alors quitter puis ré-ouvrir Finale. Je ne sais pas comment se produit ce bug, mais il se produit assez régulièrement.

► J’ai aussi rencontré des problèmes avec “Respace Staves” du menu staff, qui produit de temps en temps des problèmes sur certaines portées.

► Utiliser “Rebar Music” est inconsidéré, vu que les pauses ne sont pas bien prises en compte… Il faudrait être inconscient pour utiliser cette fonctionnalité avec l’esprit serein…

► Changer d’instrument avec “Change Instrument” foire parfois les clés de la portée concernée.

► “Use alternate group barlines” dans les options de groupe ne produit pas toujours des résultats faciles à comprendre.

► Le bug Finale 2014 en anglais sur les Windows en français, où un cliqué-glissé avec l’outil “Articulations” fait apparaître la fenêtre de copyright de Human Playback… Il faut donc utiliser les métatools, qui eux fonctionnent.

► La superposition d’indicateurs de mesure indépendants (2/4 - 6/8) provoque des bugs pour placer les dynamiques, expressions et Smart Shapes… un vrai cauchemar !

… et je ne détaille pas certains autres bugs (gliss. à un changement de page avec un cross-staff pour l’une des deux notes, un bug avec les titres et inserts spéciaux sous 2014, etc.)