Concerto pour Cristal Baschet & Orchestre
Années de composition : 2009-2015
DurĂ©e : 36â
Nomenclature : 3 Fl. (1° aussi Pte Fl./2° aussi Fl. A./3° aussi Fl. B.) / 3 Cl. (1° aussi Pte Cl./3° aussi Cl. B.) / 4 Cors / 3 Trp. (aussi Pte Trp.) / 2 Trb. / Timb. / 3 Perc. / Waterphone MegaBass / Gtr. / 2 Synth. / Cristal Baschet solo / 14 Vl. I / 12 Vl. II / 10 A. / 8 Vlc. / 6 Ctb.
Le Concerto pour Cristal Baschet & Orchestre âLeading Astrayâ dâAlexis Savelief est une Ćuvre en trois mouvements : I. Kangloufe — II. Putting Ideas Together — III. Appia Antica.
Le premier mouvement, âKangloufeâ, commence sur une seule note au Cristal Baschet, auquel se joint progressivement lâorchestre, dans une texture Ă la fois statique — par les notes — et mouvante — par la mise en scĂšne des timbres. Peu Ă peu, le Cristal Baschet nous montre ses richesses. Le Concerto se dĂ©veloppe alors comme une sĂ©duction — par le Cristal, dâabord inconnu, dont nous dĂ©couvrons les possibilitĂ©s au compte-goutte, comme si nous devions lâapprivoiser. Le voyage accompli, parvenus au point de vue le plus Ă©levĂ© de lâĆuvre, le panorama nous rĂ©vĂšle un tour dâhorizon quasi-exhaustif de ses possibilitĂ©s. Dans le mĂȘme temps, lâorchestre se comporte en explorateur, rĂ©agissant au Cristal ou le contrariant, lui rĂ©pondant en tentant dâimiter ses sonoritĂ©s, tel un camĂ©lĂ©on musical, ou le menaçant de la puissance de ses masses sonores.
Car âLeading Astrayâ sâapparente Ă un voyage sensuel au cĆur de lâunivers musical dâAlexis Savelief. En plongeant dans cette Ćuvre, le Cristal Baschet soliste, Ă lâimage dâun promeneur solitaire, vous entraĂźne Ă sa suite, sur un petit sentier. Sous vos pas, autour de vous, lâorchestre se mĂ©tamorphose, prenant la place et les reliefs du paysage que vous traversez. BientĂŽt loin du sentier, du chemin ne reste plus que le souvenir du titre âLeading Astrayâ — « menant hors du chemin/dĂ©tournant du chemin ».
Peu Ă peu, la notion du temps disparaĂźt ; le poids des secondes sombre dans les contours de plus en plus flous de repĂšres temporels de moins en moins dĂ©finis, comme une goutte dâencre tombant dans lâeau se dissipe en formant dâabord un nuage colorĂ©, de plus en plus imprĂ©cis, de plus en plus diffus, de plus en plus transparent. Lâauditeur peut alors sâabĂźmer dans les grands espaces contemplatifs — en surface —, mais jamais complĂštement statiques, longeant et traversant de longues plages dâimmobilitĂ© sereine, sous les rayons tiĂšdes du soleil estival de fin dâaprĂšs-midi.
A contrario, plus nous avançons dans lâĆuvre, plus les contours de ses formes se prĂ©cisent, dans une alternance de climax et de repos. Parfois le Cristal sâĂ©gare, traverse des plateaux arides, sans savoir comment il a bien pu arriver jusquâĂ cet endroit. Aux jeux de textures dâabord, se mĂȘle bientĂŽt la mouvance des timbres, dont les Ă©chos spatialisĂ©s mettent en valeur lâambiguĂŻtĂ© de plus en plus prononcĂ©e : Est-ce du Cristal ? Du Waterphone ? Du gong ? De la flĂ»te basse ?
Mais lorsque vient lâĂ©bullition des mille timbres orchestraux, lâorchestre sâembrase alors tout entier, dans une agitation exacerbĂ©e.
Alexis a tentĂ© dâextraire en grande partie le matĂ©riau musical du Concerto Ă partir des spĂ©cificitĂ©s des instruments spĂ©ciaux utilisĂ©s dans lâĆuvre, afin de travailler une matiĂšre aussi organique que possible — les longues gammes chromatiques de la partie soliste sont tirĂ©es du chromatisme du clavier du Cristal Baschet, plusieurs harmonies sont issues du spectre du Waterphone MegaBass ou du halo composĂ© des harmoniques propres du gong Sedna, alors que certains motifs mĂ©lodiques proviennent de la signature sonore du Waterphone MegaBass dâAlexis Savelief.
⊠avec la partition de cinĂ©-concert dâAlexis Savelief